communication

Apprendre à dire...

Le 08/03/2022

«  Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement

Et les mots pour le dire arrivent aisément » (Boileau, « Art poétique », I, vv. 153-154)

Certes, les différents générateurs de langues de bois et de propos absurdes en témoignent : l'emploi d'un discours abscons est souvent le voile qui couvre, non pas une pensée complexe, mais le vide total de la pensée. Se perdre en mille et une circonlocutions, c'est le signe que l'on ne sait, en fait, ni ce que l'on dit, ni ce que l'on veut dire.

Quand on n'a pas d'idée, on n'a donc pas les mots... pour ne rien dire. 

Mais la réciproque est vraie : quand on n'a pas les mots pour formuler une idée, celle-ci a bien du mal à faire son chemin...

En revanche, on pourrait objecter à Boileau que certains font l'expérience de n'avoir « pas les mots » pour exprimer ce qu'il voudraient dire... Parce que les mots leur manquent sous l'effet de l'émotion, parce que les mots leur semblent trop usés, passés, parce qu'ils ont perdu de leur vigueur à force  d'être employés à tort et à travers...

...ou encore, simplement, parce qu'il leur manque la connaissance de langue et de sa puissance. Savoir exprimer ce que l'on veut dire suppose une maîtrise de la langue que tous n'ont pas... pas encore, pas assez... parce que cela s'apprend, et que, quand on apprend beaucoup de chosee, on a peut-être négligé d'apprendre les subtilités de la langue. Et l'on doit maintenant rédiger un mémoire, un article, ou une lettre, et c'est important, mais... comment faire ?

Cela s'apprend... et il n'est jamais trop tard !